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Lire l'Islande

J’aime les romans racontés par des enfants ou des vieillards. Il y a quelque chose d’unique dans la manière dont ces personnages voient le monde. J’aime la façon dont les petits et les vieux parlent, avec cette impression que le temps et les mots ne coulent pas à la même vitesse que nous.


J’aime la littérature nordique. Je dis souvent que je ne me sens ni Québécoise, ni Canadienne. Mon pays à moi, c’est l’hiver. Je trouve que le rapport avec le territoire nordique a davantage sculpté notre identité collective que l’héritage français ou anglais. S’encabaner pendant des mois. S’enfoncer dans la neige. Attendre le retour de la lumière. Vivre l’hiver - le vrai - change la vision du temps, de la vie et de la mort.


Cette semaine, je me suis plongée dans deux romans islandais : La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson et Le rouge vif de la rhubarbe d'Audur Ava Olafsdottir.

La lettre à Helga est la longue lettre d’amour d’un vieillard à la femme de sa vie. Un récit très court (130 pages), écrit dans une langue magnifique, proche de celle du Cantique des Cantiques. J’aime la façon dont Birgisson raconte les traditions islandaises oubliées : les morts que l’on fume car on ne peut les enterrer, les vêtements que l’on lavait dans la pisse pour les désinfecter. C’est à la fois beau et tragique.

Dans Le rouge vif de la rhubarbe, une jeune fille handicapée rêve de grimper une montagne. L’histoire est en fait une juxtaposition d’impressions. L’auteure révèle l’étrangeté du quotidien – faire du boudin, faire corps avec un cheval ou simplement, marcher dans le noir.

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