Écrire enceinte
Depuis avril dernier, un petit garçon grandit dans mon ventre. Son papa et moi l'avons désiré si fort qu’il ne nous aura fallu qu’une seule nuit pour le concevoir.
Depuis qu’il est là, mes yeux se sont adoucis. Je ris plus souvent et ma tête est plus légère.
Si les pensées sont douces, le corps lui, souffre. On ne m’avait jamais vraiment dit à quel point la grossesse serait difficile. On avait évoqué les nausées matinales, les brûlements d’estomac, les maux de dos. Mais personne ne m’avait parlé de la fatigue.
Depuis que le bébé grandit dans mon ventre, je dors constamment. Chaque soir, je plonge dans le sommeil une douzaine d'heures. Je me réveille épuisée, comme si je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Quand j’additionne mes heures de sommeil aux 40 heures de travail par semaine, aux 10 heures de transports en commun, aux 6 heures de sieste d’après-midi et aux interminables heures à m’occuper de la maison, il ne me reste plus beaucoup de temps pour vivre. Et encore moins de minutes pour écrire.
Je vous rassure : ma grossesse est tout à fait normale. Tout va bien. Le bébé est en santé et moi aussi.
Et pourtant, je suis tellement fatiguée que cette semaine, mon médecin m’a demandé de garder le lit.
Je voulais terminer le premier jet de mon dernier roman avant la venue du petit, fin décembre. Mais je réalise à quel point cet objectif est inatteignable.
J’ai vu tellement de mères abandonner leurs ambitions pour nourrir celles de leur enfant. Je sais que la maternité me ralentira. Mais je voudrais être cette maman qui continue à rire, à rêver et à écrire.
J’ai cherché des conseils pour m’aider à poursuivre ma création. Et je me suis rendu compte qu’il y avait très peu de choses sur le sujet. Et c’est pourquoi j’ai décidé de créer ce blogue.
La maternité ne devrait pas être une période de renoncement de soi.
Ce blogue sera donc un endroit pour réfléchir à la relation entre la création et la procréation et trouver des solutions pour faciliter la conciliation écriture-enfant.
En espérant que cela inspire d’autres mères à prendre la plume, à la retrouver ou du moins, à ne pas l’abandonner.